Quatre fourmis








Tout le monde sait que les fourmis n'ont pas toutes une paire d'ailes accrochée au thorax. Celles qui en sont pourvues ont la chance de pouvoir s'élever dans le ciel à la rencontre de l'âme soeur .

Les autres n'ont que leurs six pattes, et trottent, trottent à la surface de la Terre, parfois même elles se mettent à creuser pour trouver un hypothétique raccourci, du moins c'est ce que l'on croit…

Aux premières lueurs du jour, dans la brume épaisse des bords de Garonne on peut observer, si l'on s'en donne la peine, un singulier petit manège.

Quatre fourmis pas une de plus, sont perchées sur une motte de terre, la plus haute motte de terre surplombant la Garonne à des centimètres à la ronde. C'est la piste de décollage, l' aérodyne est là.

Les fourmis s'affairent. Trois d'entre elles dressent l'akène à aigrette , leur vaisseau qui assure la traversée, elles le maintiennent en position verticale,légèrement incliné vers l'arrière pour contrer la petite brise du matin. La quatrième fourmi est la voyageuse, elle grimpe sur ses congénères, se met aux commandes de l'appareil et, comme on lâche le cuir du lance pierre, les trois assistantes s'écartent . Deux secondes suffisent à notre équipage pour disparaître dans la brume. Comme si ce qui venait de se passer n'était qu'une routine, un vol tout à fait classique, notre trio au sol repart en quête d'un nouveau vaisseau et prépare déjà le prochain : Cadillac/ Cérons la traversée d'un océan.

l'entomophotographe amateur que je suis sait qu'il faut de la patience de l'observation mais surtout beaucoup de chance pour réaliser le cliché qui suit.